Aujourd’hui, nous vous présentons l’abondante carrière de l’artiste François Houtin que l’on expose à partir du 10 mars à la Galerie le Minorelle à Marcq-en-Baroeul. Véronique Dalle de la Galerie Collégiale – Lille est commissaire d’exposition.

François HOUTIN, Coin du jardinier, 1974, gravure à l’eau-forte, 25 x 20 cm

1950 : Naissance à Craon, en Mayenne.

1972 : À Paris, décorateur floral et dessinateur paysagiste chez Jacques Bédat et Franz Baechler.

S’initie à la gravure avec Jean Delpech dans les ateliers de la Ville de Paris à Montparnasse.

1977          Librairie Galerie François BOUTET DE MONVEL – Paris.

1978          Galerie CONDILLAC – Bordeaux.

1980          Librairie  NICAISE – Paris.

1981          PRIX de la gravure LACOURIERE

1982          Galerie Michèle BROUTTA – Paris.
                      Galerie HARMONIE – Orléans.
                      F.I.A.C. Galerie Michèle BROUTTA – Paris.

François HOUTIN, Utopie, 1983, gravure à l’eau-forte, 40 x 30 cm

1984          FEBUREL Gallery – New-York.

                      Galerie in FLOTTEK – Hambourg.
                      CENTRE CUTUREL FRANÇAIS – Rome.

1985          Galerie ROUBAUD –Munich.
                      CENTRE CULTUREL FRANÇAIS – Palerme.
                      Galerie Michèle BROUTTA – Paris.

1986          PRIX de Gravure FLORENCE GOULD

1986          Château de SULLY SUR LOIRE.

1987          Galerie de l’ANGLE AIGU  Bruxelles.
                      Galerie in FLOTTBEK – Hambourg.

1988          Galerie ROUBAUD – Munich.
                      Galerie LETU – Genève.

1989  Galerie EOLIA – Paris (première exposition consacrée uniquement aux lavis d’encre de Chine).

1991          Membre titulaire de la Société des Peintres Graveurs Français.

1992          TRIANON DE BAGATELLE – Paris.
                      Galerie Marlies HANSTEIN – Sarrebruck.
                      Galerie EOLIA – Paris.
                      ARTOPIA – Genève.

1993          Galerie Michèle BROUTTA, 1ère exposition de monotypes et de pointes sèches – Paris

1994          Galerie in FLOTTBEK – Hambourg.
                      Galerie Michèle BROUTTA, Journées des Plantes – Courson.

François HOUTIN, Le Grand Vase, 1994, lavis d’encre de chine, 103 x 103 cm

1996          Galerie Marlies HANSTEIN – Sarrebruck.
                      Exposition Rétrospective organisée par la Ville de Craon – Craon.
                      FRANCIS KYLE Gallery – Londres.

1997          Galerie de l’OURS – Bourges.
                      PRIEURE  NOTRE DAME D’ORSAN – Maisonnais.

1999          CABANES DE JARDINIER, RICHARD REED ARMSTRONG – Chicago.

2000          CABANES DE JARDINIER, Librairie NICAISE – Paris.

                      CABANES DE JARDINIER, COMPLICITES – Grignan.
                      CABANES DE JARDINIER, FRANCIS KYLE Gallery – Londres.

2001          CABANES DE JARDINIER, Galerie Marliès HANSTEIN – Sarrebruck.
                      Galerie SOUS LE PASSE PARTOUT – Montréal.
                      Galerie des Editions CARACTERE – Paris.
                      Showroom de GE MEDICAL SYSTEMS – Buc.

2002          NYMPHEES, Librairie NICAISE – Paris.
                      GURARI-ANTIQUE-PRINTS – Boston.

                      MUSEE DE L’HOSPICE SAINT ROCH – Issoudun.

2002          Catalogue raisonné des gravures, Michèle BROUTTA – Paris, et RICHARD REED             ARMSTRONGChicago, coéditeurs.

2003          Sortie du catalogue raisonné des gravures chez RICHARD REED ARMSTRONGChicago

2003          GALLERIA DEL LEONE – Venise.
                      LES  FLORALIES – Le Touquet.

2004          MAISON BLEU, Ville de Craon – Craon.
                      SAGOT-LE GARREC – Paris.
                      CABANES, TRIANON DE BAGATELLE, VILLE DE PARIS – Paris.

2005          CABANES, MEDIATHEQUE de VENISSIEUX – Vénissieux.

2006          L’ARBRE, FRANCIS KYLE Gallery – Londres.
                      GRAVURE ET NATURE, Espace jardins – Montmorency.

                      JARDIN, ARBRES ET CAETERA, E.R.O.A., Collège Léon Blum – Wingles.

François HOUTIN, Le grand passage, 2004, lavis d’encre de chine, 244 x 184 cm

2007          GRAVURES, BAR D’À COTE – Saint Aubin du Cormier.

                      ARBRES DE LEGENDES, PRIEURE D’ORSAN – Orsan.

                      JARDIN, ARBRES ET CAETERA, PLANBESSIN – Castillon.

2008          L’ARBRE, Château de VASCOEUIL, Vascoeuil – Catalogue.

2009          L’ARBRE, CENTRE ARTISTIQUE DE VERDERONNE – Verderonne.

2010          Edition d’un service de table « les maisons enchantées » pour la Maison HERMES avec                laquelle il collabore depuis 10 ans

2010          Réalisation de fresques dans le vestibule du restaurant de l’Hôtel DASSAULT, Rond Point                  des Champs Elysées (Maison de Ventes aux Enchères PIASA)

2010          FRANCOIS HOUTIN, PAYSAGISTE-JARDINIER, GALERIE COLLÉGIALE – LILLE.

2011          Lauréat du Grand Prix BAUDRY de la Fondation TAYLOR.

2011          Exposition à la FONDATION TAYLOR – PARIS

2012          Création avec Agnès Dubart d’un totem pour Lille 3000 Fantastic

2012          CHARIVARI à la GALERIE COLLÉGIALE-LILLE en duo avec Agnès DUBART graveur – Lille.

2012          Création d’un papier peint panoramique pour la Maison Hermès à Paris.

2013          Prix de Gravure Nahed Ojjeh de l’Académie des Beaux-Arts.

2014          Résidence d’Artistes à Rio de Janeiro, invitation de l’Alliance Française et du Consulat de                France – Rio.

2015 :       Galerie l’ATELIER D’ARTISTES – Paris.

2016 :       Exposition des Dessins préparatoires du séjour de Rio à la galerie NICAISE – Paris.

                      Décor au lavis d’encre de chine pour le plafond de l’Ambroisie dans  » THE 13 » – Macau.

                      Décor au lavis d’encre de chine pour le salon de dégustation du Château Marquis d’Alesme –        Margaux (Médoc).

2017 :       O SOPRO DA NATUREZA. Exposition avec Guillaine QUERRIEN au Centre Culturel Correios – Rio.

2018 :       « L’APPEL DE LA NATURE Galerie l’ATELIER D’ARTISTES – Paris

2019 :       Création pour la Maison Hermès d’un châle en cachemire : « Cabanes ».

2019 :       Création de deux décors peints au lavis d’encre de chine pour l’architecte Patrick Jouin et pour l’agence Gilles et Boissier.

2020 :       REVERIES LIGERIENNES Galerie l’ATELIER D’ARTISTES – Paris

2020-2021 : Carnets de confinement.

François HOUTIN, FEUILLES,
issu du Carnet de confinement n°1, 2020,
Impression jet d’encre par Frag, Paris

2022 : FRANÇOIS HOUTIN, DE L’IMAGINAIRE AU SAUVAGE, le Minorelle, Marcq-en-Baroeul.

Création de jardins privés à Paris.

Participation à l’étude de la restauration du Jardin des Tuileries – Paris

Création du Jardin de Castillon-Plantbessin – Castillon (Calvados).

François Houtin est abondamment représenté à la Bibliothèque Nationale à Paris par le dépôt légal, complété par des achats de carnets de dessins, de monotypes et de dessins préparatoires.

François HOUTIN, Rêve n°1, 1986, gravure à l’eau-forte, 26 x 50 cm

Cette exposition montre 45 ans de gravures et de lavis par lesquels François Houtin propose dans une luxuriance poétique un voyage dans un monde végétal imaginaire qui chemine vers un univers végétal sauvage.

François Houtin est né à Craon le 25 aout 1950, il  passe son enfance en Mayenne.

A son arrivée à Paris en 1972 il choisit d’entrer comme apprenti décorateur floral et dessinateur chez les paysagistes Jacques Bédat et Franz Baechler. Parallèlement, il s’initie à la gravure chez Jean Delpech aux ateliers de la Ville de Paris à Montparnasse.

Dès ses premières gravures il dessine des créatures baroques et facétieuses qui font appel à l’architecture et aux éléments organiques. Puis le végétal entre dans son répertoire, sa création va alors se cristalliser autour du monde des jardins, des plantes et des arbres.

Il grave des jardins de topiaires aux formes exubérantes, des bosquets à l’architecture théâtrale, des parterres réglés au cordeau et des paysages oniriques dans lesquels il construit des folies et des fabriques. Sa grande connaissance du monde végétal est mise au service de son imaginaire. Dans la tradition des graveurs ornemanistes qui, depuis la Renaissance, créent des formes et des ornements liés la Nature il multiplie les images sur un même thème : Jardins suspendus, Nymphées, Cabanes de jardiniers, Vases… dont il dessine les études dans de nombreux carnets à dessin (Leporello).

François HOUTIN, Ragoles et beruchet, gravure à l’eau-forte, 2013, 21,5 x 30 cm

En 2004, François Houtin habite au cœur de la Bretagne entouré d’une nature humanisée ; son œuvre passe de l’univers construit à un univers végétal sauvage. Sa fantaisie met en scène des arbres aux formes anthropomorphes. Il peint au lavis d’encre de chine sur papier et sur toile des paysages rêvés ou observés et des arbres remarquables qu’il saisit dans toute la complexité de leurs feuillages, de leurs écorces blessées par le temps et de leur mystère.

Dans ses œuvres récentes il découvre le monde tropical et méditerranéen, il s’attache à toutes les pépites végétales, ainsi qu’à celles des Bords de Loire où il habite maintenant.

Il réalise de nombreuses commandes de grands décors peints in situ, fresques murales qu’il peint à l’encre de chine sur papier chinois marouflé (Paris, Bordeaux, New York, Chicago, Montréal, Milan, Beyrouth, Séoul, Bâle). 

François Houtin travaille pour la Maison Hermès, il a créé le dessin de plusieurs carrés et châles en cachemire, un papier peint panoramique et un service de table en faïence « Les Maisons Enchantées ».

Hugo Laruelle est un peintre né à Maubeuge, il obtient son Capes d’arts plastiques et n’hésite pas à étaler son talent sur la toile : la technique est maîtrisée, les chairs sont travaillées, les formes sont élaborées.

LARUELLE

Série  »Murmures »’ Cyril
Dessin à la pierre noire sur papier peint marouflé sur toile.
100x 100 cm

  • Un artiste grandiose

Les œuvres d’Hugo Laruelle témoignent d’une grande maîtrise, certes, mais cela ne saurait rendre compte de l’entièreté de son talent. Car ce qui apparaît surtout dans ses œuvres c’est une grande élégance, liée à une sensibilité et une acuité particulières.
Hugo Laruelle observe et reproduit, mais par la reproduction, il révèle ce que l’œil ne peut voir : les gestes sont suspendus, l’essence des modèles est immiscée. L’artiste pose notre attention sur ce qui paraît invisible au quotidien, nous permettant d’élaborer l’humain avec un œil nouveau.

Le corps n’est plus, comme le considère Platon, le « tombeau de l’âme », dans les toiles d’Hugo Laruelle, la chair acquiert un prestige nouveau, presque une sacralité. Ses corps prennent l’allure de statues, ils sont éternels, tout en rendant compte de failles intrinsèques à tout homme. Dualité donc, complexité sans doute, cela bouleverse nos regards aseptisés par les corps lisses de la publicité.

« Au-delà du corps, saisir l’instant vulnérable, l’instant d’abandon d’une inspiration, le moment où le visage se cache pour laisser apparaître l’identité du corps »                          Hugo Laruelle


Cette complexité est redoublée par le traitement de surface, qui ajoute encore une profondeur supplémentaire à la toile. Hugo Laruelle pose des corps sur un fond de tapisserie, étudie ses modèles grâce à la photographie. Différents points de vues et différentes techniques se lient, redoublant la richesse des œuvres.

Des supports variés sont également utilisés par l’artiste : toile, papier peint, cartes géographiques,paravents, livres… Cette profusion de supports rend compte de la volonté de l’artiste de lier l’art et la vie. Certaines de ses œuvres entrent dans le champ des arts décoratifs et introduisent la beauté dans le quotidien.

  • Une élégance remarquable

CapturekfjrifjeifjBabette,  Dessin à la pierre noire sur papier peint marouflé sur toile, 100 x 80

Hugo Laruelle associe le travail de l’identité, des corps et des visages au travail de la matière, du motif et du papier peint. Cette Babette reflète l’élégance du peintre par son regard, par ses gestes, par ses vêtements.  L’art s’invite dans la maison et habille les murs, de la même manière que les fleurs du manteau habillent cette femme.

Hugo Laruelle est à découvrir à la Galerie Collégiale-Lille. Laissez vous toucher par sa sensibilité, laissez vous transporter par son élégance, laissez vous émouvoir par son regard original.

Elise Hudelle pour la Galerie Collégiale-Lille

Agnès Dubart a une sensibilité qui nous met face au présent, elle exalte son expérience du monde pour faire exister, pour faire naître. C’est cette sensibilité qui la pousse à définir le titre de l’exposition : « Si tu veux voler, peins un oiseau ».

BFFCBBC7-9994-4A97-A301-BA861DDAEC26 Si tu veux voler, peins un oiseau (détail),
Gravure sur polystyrène, 2020

L’artiste se forme aux Beaux-Arts de Valenciennes, elle y apprend le modèle vivant, elle y découvre des médiums différents, la gravure notamment. C’est à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles qu’elle se spécialise dans la gravure, elle veut creuser cet intérêt, creuser la surface surtout.

Il nous convient de creuser, nous aussi, sa vision des choses et de nous renseigner davantage sur son rapport à la gravure. Elle justifie ce choix par sa volonté de sauter dans le vide, d’avoir une sensation d’improvisation. La matérialité de la gravure compte aussi et semble apporter une justification d’autant plus importante à ce choix : « Les outils laissent une entaille, il y a quelque chose qui marque en profondeur la matière » dit-elle.

Agnès Dubart s’intéresse à la sensation, ses recherches concernent le corps, l’alchimie, les vibrations. Une expérience sensible est alors le point de départ d’une création matérielle, l’expérience de la vie mène au processus artistique, elle me signale : « Ce que je recherche en création c’est l’accident, la surprise de ne pas complètement maîtriser et contrôler l’action». L’accident apparaît à elle comme l’espace disponible au silence, permettant un dialogue avec celui-ci. Une place est laissée au geste qui se pose et s’invente au fur et à mesure de l’action. L’acte de création doit être sensible et vivant : « C’est un jeu qui se vit dans l’instant dans lequel rien n’est figé ». Au sein de ce processus, l’artiste s’écoute, elle suit ses sens et accorde de l’importance à la notion de souplesse dans la rigueur, au lâcher prise dans la maîtrise, à la part d’inconnu malgré l’intention posée. D’ailleurs, ce processus n’est pas un simple état artistique provisoire, il constitue le quotidien de l’artiste. Agnès Dubart ne distingue pas les moments de créations des moments de vie, ils s’imbriquent l’un dans l’autre, se nourrissent et s’enrichissent surtout. L’art est lié à ce qu’elle vit, à ce qu’elle fait, à ceux qu’elle rencontre. Car, affirme-t-elle en citant Robert Filiou : « L’art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ».

La vie enrichit son art, mais l’art nourrit sa vie. Par la création, Agnès Dubart peut se découvrir, en apprendre davantage sur elle-même et même sur l’humain. « J’ai compris qu’il y avait une quête » annonce-telle, cette quête ouvre sa conscience et impacte son art. En ayant une manière d’être au monde plus sensible, plus éveillée, elle peut se laisser traverser par le vivant. Celui-ci passe de sa conscience à ses mains pour donner à voir des œuvres qui interrogent notre propre rapport au monde, qui questionnent l’humanité dans son entièreté.

                                carte aux trésors jj

Agnès Dubart, Carte aux trésors, eau forte et aquatinte, 2019

Les créations d’Agnès Dubart posent une réflexion sur l’humain en ce qu’elles rendent compte d’une volonté intrinsèque à tout homme de se reconnecter à une sensibilité parfois trop occultée. Elles s’insèrent dans des problématiques contemporaines et réfléchissent la transformation du monde. Pour l’artiste, rien n’est dissociable, rien n’est dissocié : un mouvement destructeur doit être lié à un mouvement créateur, les évolutions climatiques actuelles doivent nous pousser à créer, pas seulement à faire des œuvres d’art, mais à créer une conscience collective pour contrer l’essoufflement du monde.

Ce rapport au monde est omniprésent dans la nouvelle démarche créative d’Agnès Dubart, il alimente les œuvres de l’exposition à venir qui sont le fruit d’une direction nouvelle de l’artiste au sein de son processus de création. Après une phase de silence, elle a su puiser à l’intérieur d’elle-même, se nourrir par l’extérieur pour trouver une nouvelle impulsion créatrice. C’est une direction optimiste, pleine d’espoir, remplie d’une énergie forte, une renaissance en somme. Agnès Dubart veut, désormais : « Mettre au monde l’amour et le vivant qui nous traversent ». Sur le cadre de la plaque de métal il est possible de rendre compte de la vastitude de l’univers tout en s’enracinant dans la matière, aussi, en utilisant d’autres médiums tels que le dessin ou même l’écriture il est faisable d’être dans le moment présent tout en embrassant une temporalité plus vaste.

« Un état d’être au monde, c’est ça l’art » 

Entre création et questionnement, Agnès Dubart souhaite s’ancrer dans le présent. Entre sensibilité, sensation et matérialité, elle montre que tout peut exister. Le titre de l’exposition « Si tu veux voler, peins un oiseau » nous interpelle et nous parle : fixer le volatile c’est mettre au monde, incarner tout notre être dans nos actes et nos créations, c’est faire en sorte que cela puisse être goûté, partagé et donné en cadeau à l’autre et à l’univers. Cet acte est même guérisseur car il offre la beauté au monde.

L’exposition d’Agnès Dubart, « Si tu veux voler, peins un oiseau » à la Galerie Collégiale-Lille du 1er avril au 19 avril 2020 donnera à voir cette impulsion créatrice, cette urgence à être au monde.

Elise Hudelle pour la Galerie Collégiale-Lille

le Ravi Lisbeth Delisle
Le Ravi, bronze à cire perdue, 2018, 1/1, 33x21x7cm

« Je passe devant les groupes sculptés de Lisbeth Delisle… et me sens en terrain partagé… Ses figures marchent, courent, tourbillonnent, se retrouvent… dansantes … elles glissent… douceur dynamique.

Leurs contours de manière parfois arrachée me transmettent une sensation floutée, telle l’image d’un bonheur parfait et cependant fugitif ; la présence sensuelle d’un jardin généreux, fleuri et parfumé dont la vision serait brassée par une pluie de printemps. Ces figures virevoltantes jouent, dansent, s’embrassent et se confortent… L’image de « la visitation » de Pontormo me vient à l’esprit en les contemplant. Ses groupes modelés avec accentuation rythmée de leur structure par plans dressés, en leurs rehauts de nuances pastels, en la douceur mate de leur engobe, et par l’appel conjugué de leurs formes m’emplissent d’un sentiment de plénitude et d’une grâce légère et poudrée…

J’aime m’y projeter, y lire des histoires de tendresse et de complicité.

Parfois la matière se modèle en mouvement plus ample comme l’esquisse rapide d’un événement formel plus absolu, plus tellurique embrasant d’une même force les figures et leurs alentours comme dans un dessin écrit avec détermination et connaissance de l’absolu

Forme lumière, matière, puissance et délicatesse… Cette façon d’aborder la mise en espace des divers éléments me plait et me transporte, elle affirme un sens du mouvement en suspens qui convie l’imaginaire.

Paysages et passages, présence et attente, sensualité et douceur, chaque pièce de cette grande œuvre nous donne à ressentir la juste perfection de l’instant. L’œuvre de Lisbeth Delisle est trace immuable du fragile bonheur de vivre ».

Maniasuki . Lille 2018.

Lisbeth Delisle, femme ou baigneuse, 1970, 160x160x140 - copie Femme ou Baigneuse, bronze, 1970, 160x160x140cm

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 Nichées aux pieds de l’Eglise Saint-Sulpice, les Journées de la céramique sont une nouvelle occasion de caresser du regard les fruits harmonieux de Marie RANCILLAC. Des poires Bergamote, Conférence ou encore Beurré Giffard. Des citrons Meyer, Fino ou Verna. Le stand nous emporte dans son univers fruitier et sensuel. Chacun de ces végétals de céramiques exhibent ses courbes avenantes, ses formes sucrées. Certains agrumes sont fendus, laissant admirer leur chair fondante de matière. D’autres fils et filles de poiriers se tiennent délicatement l’un contre l’autre. Certains se tiennent droit, fier de leur ligne tendre.

Marie RANCILLAC nous fait partager visuellement sa passion de ces natures mortes. Loin de se réduire à une simple imitation maraîchère, ces silhouettes, leurs positions, leurs formes nous semblent bien familières.

 

 www.collegialedesarts.fr

Journées de la Céramique, Eglise Saint-Sulpice, Paris 6e

Jusque dimanche: 11h – 20h

Entrée libre

 

Patrick Dumas-Tout va bien dans le meilleur des monde-175X220cm-2013

Tout va bien dans le meilleur des mondes – 2013 – 175 x 220 cm – Huile sur toile

Réflexion de Patrick DUMAS sur son travail

 Interview le 30 MAI 2013 de Patrick Dumas par Pauline Zimmer 

Pour la Galerie Collégiale

 

Artiste de la Galerie Collégiale-Lille : Patrick Dumas collabore pour la première fois avec une galerie et nous offre ainsi le fruit de cinq années de travail.

Réflexion générale de P. Dumas :

La liberté est le thème phare des œuvres de Patrick Dumas car pour lui l’objectif est l’interprétation. Libérer l’image qu’on a des choses et laisser la liberté de tous à comprendre cette image même différemment.

Mais, il ne parle pas de liberté sans contrainte. Plutôt de liberté relative et de concession qui répondrait plus au dicton « la liberté commence là où s’arrête celle d’autrui ».

Pour faire aboutir sa liberté d’interprétation, il a fait le choix de la surcharge des couleurs, de l’opposition des formes géométriques ou parfois plus organiques et aussi le choix d’opposition des perspectives. Le tout pour réussir à aller vers un équilibre afin que tout se tienne sans chute.

Dans ces travaux récents, on note une notion de vitesse et de mouvement ce qui selon lui fait échos à la société urbaine et contemporaine de maintenant.

Patrick Dumas développe aussi l’idée de refuge dans ces toiles et met l’accent sur le sérieux de la réflexion de chaque œuvre.

Son fondement : Albert Camus et l’éternel recommencement.

Ses toiles :

Pour visionner l’ensemble des toiles: http://www.collegialedesarts.fr/galerie/a75-patrick-dumas/

Tribute to Raphael : Mélange du drapé classique avec illusion d’optique. L’artiste reconnait un côté pop art à son œuvre. L’idée ici est de confronter ces deux styles. Il y a comme problématique la place de l’homme par l’absence de corps. Ce qui est assez général dans son travail puisque qu’il n’y a jamais de corps mais juste certaines parties comme les mains et parties de visage.

Avalanche : Il y a ici un travail de fracture et de concession qui passe par le  choix d’arrêter une structure géométrique pour commencer une autre. La toile représente l’idée de chute.

Hommage à Albert Hofmann : Lien de la toile avec l’étude scientifique d’Albert Hofmann sur la LSD avec une nouvelle forme picturale du mouvement psychédélique. Il y a aussi une forte présence de l’emprisonnement dans cette toile. L’artiste met en avant la question de l’emprisonnement par l’addiction notamment aux drogues.

Virage : On est dans le mélange de l’organique et de la géométrie. C’est l’une des premières toiles ou on a la sensation de mouvement et de vitesse.

Politique du tube : Titre assez ironique car la pensée n’a rien avoir avec la peinture. Impression d’être dans les égouts d’une ville. Beaucoup de tube, de chose qui dégorge et présence d’une bestiole au centre semi mécanique avec des restes organiques.

Impasse des abattoirs : Tite en lien avec la toile, dénonce l’industrialisation de la matière animale. Graphiquement, on voit une  opposition entre organique et illusion d’optique. Comparaison un peu obligatoire avec les travaux de Bacon sur ce sujet.

Tout va bien dans le meilleur des mondes : Cette œuvre fut influencée par une réflexion de l’artiste sur une ambiance sociétale qui ressort de la crise économique et des catastrophes. La toile est une présentation de la société d’aujourd’hui. Dans ce climat-là, il faut donc trouver de l’optimisme.

La vie quotidienne : Représentation de l’environnement dans lequel vit P. Dumas. Le drapé ici est un élément important de la toile, il représente un drap présent dans la vraie vie de l’artiste. La main déchirée, rattachée à rien représente une présence non totale car il n’y a pas de place pour le corps, on ne sait où se mettre ni comment se mettre.

Panoptique sociétale : Le titre et la toile font référence au fait de pouvoir toujours être observé sans jamais vraiment savoir quand nous le sommes. Il y a une nette influence du travail sur le panoptique de Samuel Bentham qui représente ici une structure carcérale.

Matin d’automne : Le titre est un pied de nez pour l’artiste à toutes les toiles qui ont été nommé de cette manière même si la référence à l’automne est là par le vert et le jaune.

Sans titre (en couleurs) : La toile est sans titre car un seul mot ne prenait pas en compte l’ensemble. On note la présence encore d’une main, celle-ci tente de sortir de la toile. On a une toile vraiment picturale qui passe par beaucoup d’illusion d’optique.

Sans titre (noir et blanche) : Le noir et blanc, c’est pour l’artiste un travail de synthèse. Patrick Dumas a un réel besoin de revenir sur le noir et blanc après avoir travaillé les couleurs. Travail d’ombre et de lumière a l’image d’un clair obscur. Période ou l’artiste se rend compte d’être enfermé dans un univers et s’autorise alors à créer un autre monde, un échappatoire, s’autorise une utopie.

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Nicolai (Nicolas Bigo)

Les aubergines

2011, acrylique sur toile, 100x100cm

 

 

 

Exposés sur une assiette au rouge pétulant, les deux légumes affichent nonchalamment leur violet onctueux, leurs lignes pleines et leur courbe au modelé parfait. L’effet de lumière et la cerne noire accentuent leur sensualité végétale.

Mais ne sont-elles pas trop parfaites, trop juteuses, trop appétissantes, ces deux aubergines? Nicolaï se saisit des deux plantes légumières pour poser au spectateur, une fois encore, la question de la beauté et de la séduction des images.

 

Anne-Laure CHANEY

Pour la Galerie Collégiale-Lille

Accueil

Mai 2013

            Féminité de carton

Le théâtre des sculptures de Lisbeth Delisle

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Lisbeth DELISLE, sculpteur

Rire sous cape

Carton peint
2010
h. 172 x 54 cm x 172

Déambulant dans les couloirs de la dernière édition de Lille Art Fair, prête à saturer mes yeux d’images, mon regard s’arrête sur une grande statue, postée au carrefour de différents couloirs du salon. Elle a l’air d’attendre son spectateur.

Une rencontre en somme.

«Le charme un peu tristes des choses fanées.» Les mots du Journal de Jules Renard me reviennent à l’esprit. Peut-être est-ce la technique utilisée? La sculpture en carton, véritable prose de matière aux couleurs surannées, à expression à peine esquissée. Peut-être est ce geste de minauderie, sorte d’élégance un peu désuète? Cette manière si pudique et si féminine de «rire sous cape.» Le sculpteur a saisi en volume ce mouvement de vie fragile et subtil. Elle façonne avec le carton un instant éphémère de féminité. Peut-être est-ce aussi le costume que j’imagine sur cet autre personnage du théâtre des sculptures de Lisbeth Delisle: une coupe presque démodée, un chemisier sage entre le bleu et le gris et une longue jupe rétro. Tout est à peine suggéré. La figuration est si légère, si poétique. Le rythme de la matière est doux. Un lyrisme discret et vibrant d’une belle œuvre.

Anne-Laure CHANEY, pour la Galerie Collégiale-Lille

Mai 2013

http://www.collegialedesarts.fr/

Crédit photo: Laure DELACLOCHE, mars 2013

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sculpture de Véronique Choppinet

* * *

Singulier:

1. Qui est individuel

2. Qui se rapporte à une seule chose ou à une seule personne

3. Qui se distingue des autres, étonnant, extraordinaire

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Qu’est ce qu’être singulier? Qu’est ce que la singularité?

L’exposition «Arts singuliers» à la Galerie Collégiale-Lille  illustre les différentes facettes de cette définition de « singulier », trouvée dans l’édition 2006 du dictionnaire Hachette. En effet, après son entrée par la porte cochère d’une maison de maître bourgeoise lilloise, le spectateur découvre les sculptures de Véronique Choppinet dans l’écrin de verdure qu’est le jardin de mai, en fleurs. Quelques pas de plus et  les anciennes écuries de la bâtisse lui permettent la découverte de trois artistes talentueux: Francis Beaudelot, Liseran et Véronique Choppinet, mais aussi leurs trois techniques picturales originales : la gravure (Francis Beaudelot), la peinture (Liseran) et  la sculpture (Véronique Choppinet).

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Oiseau 89 (gravures de BEAUDELOT Francis MALADRY dit BEAUDELOT)

gravure de Francis Beaudelot

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Leur singularité se rencontre aussi dans leurs trois univers plastiques rares qui se côtoient à la Galerie Collégiale-Lille: Francis Beaudelot et ses gravures énigmatiques à la poésie mystérieuse; Liseran et sa ronde de personnages, des moments intimes emprunts de douceurs et Véronique Choppinet et ses figures humaines sorties de la matière.

Véronique Dalle, la galeriste, souligne qu’elle souhaite présenter un aperçu des nouvelles saisons à venir à la Galerie Collégiale-Lille. Elle a la chance de côtoyer des artistes rares et remarquables, cette exposition collégiale présente une sélection particulièrement ambitieuse de ses choix.

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Ce n'est pas pour elle (Peintures de LISERAN LISERAN, peintre)

peinture de Liseran

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Anne-Laure Chaney, pour la Galerie Collégiale-Lille

Mai 2013

Accueil

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Prolongation de l’exposition «Arts singuliers» à la Galerie Collégiale-Lille jusqu’au 18 mai

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Visuels:

Miniature n°1 : Véronique Choppinet, femme cosmique, bronze à la cire perdue, fonte Art Casting (h 18x 21 x 23 cm)

Miniature n°2: Francis Beaudelot, Oiseau 89, gravure à l’eau forte, monogrammé sur la planche, 2 épreuves, une sans marge, 23,5 x 32 cm

Miniature n°3: Liseran, Ce n’est pas pour elle, huile sur toile, 60×73, 2011